mercredi 21 octobre 2009


Le procès des médecins de Nuremberg ou la prise de conscience de l'horreur des expérimentations sur le corps humain.


Blouses blanches, étoiles jaunes. Que cela peut-il bien vouloir dire? En vérité c'est le titre d'un ouvrage paru en 2001 et écrit par le docteur Bruno HALIOUA. Après avoir été diplômé de médecine, il décide de passer un DEA d'histoire contemporaine. Son travail s'axe alors sur l'antisémitisme dans le monde médical. Un sujet qui ne manquera pas de créer quelques remous.

Il est 9h30 en ce premier jour du festival et la salle de conférence se remplit peu à peu pour venir écouter ce médecin qui nous présente le fruit de ses recherches.

A l'évocation des expériences qui ont été pratiquées sur le corps humain pendant la seconde guerre mondiale un nom revient souvent, celui du docteur Joseph MENGELE.
Quelques années avant la seconde guerre mondiale, plus exactement le 28 Février 1931,le conseil de santé du République promulgue certaines mesures: les Reichsrichtlinien. Les médecins qui entrent en fonction signent un formulaire où il s'engagent à respecter certaines directives: le respect de la vie, l'évaluation du préjudice humain et l'accord du patient. Pourtant, le 14 juillet 1933, la loi de stérilisation forcée est promulguée. Un peu moins d'un mois avant le début de la seconde guerre mondiale, la circulaire du 18 aout 1939 annonce l'euthanasie des enfants.
La situation de l'Allemagne en 1944 est telle qu'elle manque cruellement de pénicilline et connait des problèmes quant à l'acheminement des médicaments. La création des camps tel celui d'Auschwitz va fournir aux médecins allemands suffisamment d'hommes,de femmes et d'enfants pour mener à bien leur expériences.


Mai 1945: c'est la capitulation allemande et la découverte des atrocités commises. Le 20 Novembre les procès de Nuremberg s'ouvrent. Dans la catégorie professionnelle médicale les accusés sont au nombre de 23. Toutes les données concernant les expériences menées sur des êtres humains sont récupérées par les Américains lors de l'opération « Paperclip »(trombone) . Le neurologue juif Léo ALEXANDER, devient membre des services de contre espionnage après avoir migré aux USA pour fuir la guerre. Il récupère bon nombre de documents compromettants pour les Allemands.
Pour défendre les accusés, les avocats allemands n'hésitent pas à avancer des arguments tels que le l'analogie avec les chercheurs américains ou le seul intérêt scientifique.
En 1947, le Code de Nuremberg est promulgué établissant ainsi une déontologie sur l'expérimentation humaine.

Pour ma part, j'ai trouvé cette conférence bien organisée mais je regrette que la dimension des expérimentations n'est pas été plus approfondie dans ce contexte de seconde guerre mondiale. Je pense que le docteur B. Halioua, de part sa profession, aurait justement pu insister sur cet aspect.


Une question ressort tout de même de ce sujet. Quelle utilisation peut on faire aujourd'hui de ces données? En effet, les « actes médicaux » effectués durant cette période dépassent les limites de l'éthique. Pourtant certaines de ces informations sont utilisées dans des manuels scolaires comme ceux que les étudiants en médecine utilisent pour apprendre l'anatomie. Alors peut-on, aujourd'hui, avoir recours à des données non éthiques pour enseigner la médecine?
Nissrine. L


Voici un lien qui explique plus en détail les Reichsrichtlinien.

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