lundi 19 octobre 2009

La Femme dans l'Orient et la Bible


13h25, j’arrive sur les lieux de la conférence mais catastrophe : ils commencent déjà à faire rentrer le public… Il y a beaucoup trop de monde pour qu’on rentre tous dans l’amphithéâtre… Là, j’y vais au culot et je rentre par une autre porte… Ravie de voir qu’une petite place m’attend…
Je comprends vite que j’ai bien fait d’être un peu maligne étant donné qu’une dizaine de personnes se font refouler à l’entrée… A retenir pour les autres RDV de l’Histoire : l’amphi 2 de l’antenne universitaire est minuscule !
Il est à peu près 13h30 quand les intervenants arrivent : tout d’abord Elisabeth Dufourcq (docteur en sciences politiques, ancien membre du comité national d'Éthique et ancienne secrétaire d'État à la Recherche, elle a publié, notamment, Les femmes japonaises (Denoël), L’Histoire des chrétiennes (Broché) et Les Aventurières de Dieu (JC Lattès) qui a reçu la médaille de vermeil de l'Académie française), Françoise Malbran Labat (directrice de recherche, spécialiste de la Mésopotamie ancienne, membre du CNRS et philologue) et pour mener le débat Benoît de Sagazan (rédacteur en chef du Monde de la Bible).
Ce débat est proposé par le Monde de la Bible et aborde les thèmes de la stérilité, de la virginité et de la maternité dans la Bible, et du traitement du corps dans les textes mésopotamiens.

Dans les premières communautés chrétiennes, les femmes sont rejetées et suivent Jésus. L’infanticide dans ces premières communautés concerne plus les jeunes filles. En effet, une femme est encore plus impure si elle accouche d’une fille.
Dans l’Evangile de Matthieu, « le songe de Joseph » on perçoit un problème lié à la virginité, la pureté et la maternité : l’Annonciation de l’ange Gabriel à Joseph de la conception virginale de Jésus. Joseph doit donc accepter la non virginité de sa fiancée Marie, il doit faire le sacrifice de sa culture : la virginité de sa femme ne lui appartient pas.
Dans le droit des hébreux, la virginité symbolise l’authenticité d’Israël. Cette virginité est un trésor qui appartient aux parents cependant le père n’a pas le droit de faire ce qu’il veut de la virginité de sa fille comme par exemple, la prostituer.
La prostitution est perçue comme étant un crime, surtout quand c’est le peuple d’Israël qui se prostitue. Marie Madeleine est, avant de rencontrer le Christ, une prostituée et elle est libérée de ses démons quand elle rencontre Jésus.
La femme peut être soupçonnée par son mari d’aimer un autre homme mais son témoignage n’est pas pris en compte pour la disculper. Le mari emmène sa femme devant le prêtre c’est ce qu’on appelle la cérémonie de l’oblation de jalousie où le prêtre fait boire à la femme l’eau d’amertume. Si elle a trompé son mari, son ventre grossit et son sexe se flétrit. Cette épreuve est donc une ordalie.
Le rapport entre l’homme, le corps de la femme et sa pureté semble important. En effet, si la femme est violée avant que son mari ait consommé le mariage c’est un crime grave. Dans le Livre des juges (l'un des livres de la Bible qui raconte la période de l'histoire des Hébreux entre la conquête du Pays de Canaan et l'apparition de la royauté), on apprend qu’une femme de la Tribu des Lévi se fait violer par un membre de la Tribu de Benjamin. Le mari de cette femme décide de la couper en 12 morceaux et d’en envoyer un pour chaque tribu d’Israël.
On peut aussi lier la virginité à la prophétie avec l’exemple de la prophétesse Anne qui déclare Jésus, Messie dans le temple de Jérusalem. Cependant, la femme n’est pas très bien vu dans ce rôle comme nous le montre l’exemple des apôtres qui parlent eux de fausses prophétesses, ils déconsidèrent la capacité de prophétie des femmes.
Il est aussi important d’aborder la question de la femme en s’intéressant au thème de la stérilité et de la maternité.
Abram (Abraham) et Saraï n’arrivent pas à avoir d’enfant car elle est stérile cependant il reçoit la promesse de Dieu de multiplier sa descendance pour lesquels la terre de Canaan est destinée. Pour assurer à son mari une progéniture, Saraï donne à Abram sa servante, Agar, comme concubine qui porte donc l’enfant d’Abram. L’enfant naît se nommant Ismaël, qui est le père de nombreux père d’Orient.
Après la naissance d’Ismaël Abraham conclut une alliance avec Dieu et obtient le nom d’Abraham et Sarah pour sa femme.
Dans le chapitre 18 de la Genèse Dieu et trois hommes annoncent à Abraham qu’il va avoir un enfant de Sarah alors qu’ils sont très vieux et elle est ménopausée. Le nouveau né se nomme Isaac.
La maternité peut être liée au miracle notamment quand il y a stérilité de la femme. Dans cette lignée, nous avons aussi l’exemple de Isaac et Rébecca qui donnent naissance à deux jumeaux, Jacob et Esaü alors qu’elle est stérile.
La maternité est considérée dans la religion comme un don de Dieu.

Dans les textes de l’Orient ancien, et dans la civilisation des akkadiens (babyloniens et assyriens) en Mésopotamie nous retrouvons deux déesses qui représentent la femme, toutes les deux portent un nom d’origine sumérien. Tout d’abord, Ninhursag est l’archétype de la femme en temps que mère. Elle représente la déesse de la fertilité, la mère des dieux et la dame des montagnes. La deuxième se nomme Inanna (nom sumérien) ou Ishtar (nom akkadien) qui est la déesse de l’amour, de la guerre, fille du dieu de la lune, déesse dominatrice qui a de nombreux amants. De plus, elle est la déesse de l’amour libre et de la prostitution mais aussi des femmes enceintes et des enfants.
Chaque année au nouvel an, se tient un mariage sacré c'est-à-dire que le souverain est tenu « d’épouser » l’une des prêtresses représentante d’Ishtar, afin d’assurer la fertilité des terres et la fécondité des femelles.
On en vient donc à s’intéresser au mariage et à la famille dans cette civilisation. L’enfant quand il naît , il doit rendre un culte aux ancêtres de son père mais pas à ceux de sa mère. En effet, quand la femme se marie elle doit quitter sa famille, et entre dans celle de son mari.
C’est une société monogame étant donné qu’entretenir plusieurs femmes coûte cher, par conséquent ce ne sont que la haute société qui se le permet ou les maris qui ont des femmes stériles. Le code d’Hammurabi (exposé au Musée du Louvre) nous dit que l’homme peut prendre une seconde femme mais que c’est la première qui la choisit et la commande. Si la seconde n’a pas d’enfant, la première peut la vendre.
Le code nous dit aussi que si l’épouse ne donne pas d’enfant il peut la répudier à condition qu’elle ne soit pas malade. La stérilité n’est pas un phénomène médical pour les mésopotamiens mais vient d’une décision des dieux qui veulent modérer les naissances.
Si le mariage a des conditions spécifiques, le contrat est inscrit sur une tablette sinon il est oral.
En ce qui concerne la naissance de l’enfant, un traité akkadien formule des diagnostics et pronostics : Si le bout du sein est noir, ce sera un garçon au contraire s’il est rouge se sera une fille. Si le bout du sein de la mère est recroquevillé cela veut dire que l’enfant ne verra pas le jour. Cependant on s’efforce de faciliter l’accouchement grâce à des incantations.

Ce débat m’a totalement enrichi de connaissances historiques et bibliques, et m’a amené à me poser des questions sur l’image de la femme dans le monde actuel. En effet, la femme s’est émancipée, sa virginité lui appartient et la pureté du corps de la femme n’est plus un tabou. Elles ont une réelle place au sein de la société, où elles assument parfois seules la maternité, la stérilité…

Charlotte F.

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