lundi 30 novembre 2009

Un aliment sain dans un corps sain.


(Amphi 1, Antenne universitaire, 16h-17h30)


Ce qui m’a frappé pour cette conférence, c’est la longue file d’attente qui attendait devant les portes battantes de l’amphi 1.

Ce débat était organisé par l’IEHCA (Institut européen d’Histoire et des cultures de l’Alimentation).

Les intervenants ont débattu afin de montrer la complexité de l’aliment sain et du corps sain, et est-ce qu’il y a un aliment de base unique pour les différents corps durant les périodes historiques.

Jean-Pierre Williot, professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Tours et spécialiste de l’histoire de l’alimentation contemporaine, était le modérateur et posait les questions adéquates qui collaient au sujet.

Les sociétés opèrent une relation avec la nourriture. Un lien à part entière va se créer, cela peut se voir, dans un premier temps dans les sociétés polythéistes et monothéistes montrent que Dieu est le seul à un pas manger, et que seul les bêtes mangent. L’homme se situe entre les deux situations.

Jean-Pierre Williot pose la question suivant pour les intervenants : y-a-t-il un aliment sain ?

Le tour de parole commence par Pauline Schmitt-Pantel qui, est professeure d’Histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est directrice de l’équipe de recherches « Phéacie » et de l’école doctorale d’histoire de Paris 1. Sa thèse de doctorat portait sur La cité au banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, publié par l’Ecole française de Rome en 1992.

Pour les grecs, un corps sain est avant tout pour les hommes civilisés. Avec les corpus d’Hippocrate, le corps sain apparaît comme un corps beau qui est systématiquement en rapport avec les dieux. Le corps exprime les qualités et la splendeur divine. Le héros est semblable aux dieux, il est leur image sur terre. Ce héros prend les formes les plus recherché : celle de la grâce et du charisme du héros grec.

Ensuite, pour l’époque médiévale, Danièle Alexandre-Bidon, ingénieur d’études à l’EHESS, spécialiste de l’alimentation et la médecine (XIIe-XIIIe siècle) et de l’image du Moyen Âge dans les arts graphiques, expose le postulat suivant : le corps est sain juste à la naissance de l’enfant, il faut que le nouveau né soit baptisé au plus vite pour qu’il ne soit pas aux mains de Satan. Par la suite, le corps est déséquilibré par les humeurs. La théorie des humeurs est la base de la médecine antique et des Ecrits hippocratiques, nous avons le chaud, le sec, le froid, l’humide. Toutefois, si un déséquilibre se fait, le patient est traité par un renfort de l’humeur manquante. Quand une personne âgé a froid, on donne de la soupe très épicée ou un plat chaud a contrario on donne à l’enfant des plats froids.

Les paysans mangent ce qui vient de la terre pour alimenter les muscles, les veines et les os. Les nobles mangeaient des plats raffinés, plus l’aliment est au-dessus de la terre, plus il est délicat.

Au Moyen Age, certaines bénédictions sont faites pour protéger les aliments. Les pots et les jarres sont bénis.

Olivier Christin, professeur d’Histoire moderne et président de l’université Lumière Lyon 2, est spécialiste d’histoire religieuse et sociale, et directeur d’études à l’Ecole pratiques des hautes études (section des sciences religieuse), et Florent Quellier, maître de conférences en histoire moderne à l’université de Rennes 2, est spécialiste de l’histoire des jardins ordinaires et de l’alimentation des Temps modernes, prennent la parole. Deux points sont mis en avant : la physionomie et des faits socio-culturelles.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la vision de l’aliment change, cela est dû aux médecins. En effet, la composition alimentaire est plus étudiée en faculté de médecine, et donc le médecin ne va plus proscrire certains aliments, mais la validité de manger tel aliment est accepté par le monde médical. Les apothicaires ont l’obligation de marquer une date de péremption sur les boîtes, ou produits alimentaires sous emballage. D’ailleurs, dans l’ouvrage, La poudre et le Fard, Catherine Lanoë met en avant les dates limites de conservation des produits de beauté, c’est plus une volonté de ce qui est, au XIXe siècle, une politique hygiéniste. A l’époque moderne, le rapport à la table est plus économique et plus simple, afin d’éliminer toutes fioritures.

Mais qu’est-ce qui peut mettre malsain dans nos sociétés contemporaines ? Peut-on dire qu’une personne en surpoids est malade alors que ses prises de sang montrent le contraire ? Je serai incapable de vous le dire, mais ce qui est sûr, ce n’est pas tant l’aliment qui est malsain, mais ce que nous pouvons en faire.

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