mercredi 11 novembre 2009

1989 : L'Europe de l'Est se libère


Pour clôturer le festival des Rendez-Vous de l’Histoire 2009, je décide de me rendre à la conférence intitulée : 1989, l’Europe de l’Est se libère. Ce sujet semblant opportun pour fêter l’anniversaire des 20 ans de la chute du mur de Berlin. Il est vrai qu’en rentrant dans l’hémicycle de la Halle aux Grains, je suis surprise par le peu de personnes présentes. Ce sujet n’aurait-il pas du amener plus de personnes, étant donné l’actualité ? Est-ce le fait que ce soit une conférence hors thème ? Peut être parce que le dimanche les gens n’ont pas la tête à écouter et débattre ? … Les questions resteront en suspens.
Cette conférence semblant bien intéressante d’après la description du programme : « Ouverture du rideau de fer, chute du mur de Berlin, révolution de velours, de la Pologne à la Tchécoslovaquie en passant par la Hongrie et l'Allemagne de l'Est, cette année 1989 va être celle de la fin de l'étau soviétique et de la liberté. » mettant au cœur du sujet Georges Mink, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’Europe centrale et orientale, Frédéric Bozo, professeur d'histoire contemporaine à l'université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III) ainsi que des journalistes : Bernard Guetta, journaliste à France Inter spécialiste de géopolitique, et Sylvie Kaufmann et Michel Lefebvre journalistes au Monde.

Au début de cette conférence, les intervenants font une remarque importante : on ne peut comprendre la chute du mur de Berlin dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989 qu’en analysant cette grande année historique qu’est 1989. Celle-ci est considérée comme étant une annus miraculis d’après Adam Michnik (historien, journaliste, essayiste et ancien militant de l'opposition polonais. A. Michnik est directeur de publication de la Gazeta Wyborcza, le plus important quotidien national de Pologne).
Sylvie Kaufmann nous explique que la chute du mur est l’aboutissement d’un processus qui a débuté dans les années 1980-1981 avec les mouvements populaires et révoltes notamment en Pologne et en Hongrie.
Le processus s’accentue au cours de l’année 1989, en démarrant tout d’abord par une manifestation à Prague le 15 janvier commémorant la mémoire de Jan Palach, étudiant tchécoslovaque qui s'est immolé par le feu sur la place Venceslas à Prague le 16 janvier 1969 pour protester contre l'invasion de son pays par l'Union soviétique en août 1968.
Le 2 février, []le gouvernement communiste, pour mettre un terme aux grèves, accepte l’organisation d’une Table ronde avec les représentants du syndicat Solidarité. Le 5 avril, signatures des accords dits de la « Table ronde » entre le pouvoir communiste et Solidarność. Le Premier ministre Mieczysław Rakowski doit accepter l’établissement du pluralisme syndical et la démocratisation des institutions. Des libertés civiques et politiques sont accordées, Solidarité est légalisée et un Sénat librement élu institué. L’avancé dans ce processus est marqué par le 4 juin 1989 car en Pologne il y a des révolutions anticommunistes pacifiques qui sont couronnées de succès en Europe de l'Est. Et surtout par les élections législatives libres dans ce même pays avec la victoire de Solidarnoś. L’opposition remporte les élections, soit 35% des sièges à la Diète (65% étant réservés au parti communiste et à ses alliés) et 99 sièges de sénateurs sur 100. Le nouveau Parlement élit le général Wojciech Jaruzelski à la présidence de la République.
D’autres faits montrent que le processus est en marche : le 2 mai 1989, le gouvernement hongrois de Miklós Németh décide de démanteler le rideau de fer entre la Hongrie et l’Autriche. De plus, le 16 juin en Hongrie, on assiste à la commémoration de la mort d'Imre Nagy qui annonce la fin du régime communiste. Deux mois plus tard, la Hongrie prend unilatéralement la décision d’ouvrir sa frontière avec l’Autriche, mesure rendue définitive le 11 septembre. Les mois août et de septembre marquent le début de l'exode massif de réfugiés Allemands de l'Est par la Hongrie et la Tchécoslovaquie. Le 3 octobre, la RDA ferme sa frontière avec la Tchécoslovaquie pour éviter la poursuite de l’hémorragie. Privé de possibilités de sortie, les Allemands de l’Est se mobilisent en masse, affrontent la police à Berlin, à Leipzig et à Dresde.
Le 19 août, se produit un événement qui nous permet de comprendre très vite que l’aboutissement s’approche, car un Premier ministre non communiste, Tadeusz Mazowiecki, un des dirigeants de Solidarność forme un gouvernement de coalition en Pologne. Le rôle dirigeant du parti communiste est aboli.
Au mois d’octobre tout se précipite : le 6 octobre, le parti communiste hongrois devient « parti socialiste hongrois ». Le 18 octobre, Erich Honecker, secrétaire général du parti communiste et chancelier de RDA, quitte le pouvoir. Son successeur, Egon Krenz (18 octobre-3 décembre), à beau faire des concessions et rouvrir la frontière tchécoslovaque, il est dépassé par l’ampleur du mouvement de contestation. Le 23 octobre : l'Union soviétique propose la liquidation de sa présence militaire à l'étranger (base et troupes) : c'est la fin programmée du Pacte de Varsovie.
Alors que l’année 1989 voit se fêter le 28e anniversaire de la construction du mur de Berlin, elle voit aussi sa chute marquant pour de nombreuses personnes la fin symbolique de la guerre froide. Cependant, une partie des gens interviewés sont indifférents à ce qui s’est passé. En 1999, la commémoration, après les 10 ans de la chute du mur, n’a pas ramené beaucoup de personnes. La chute du mur, en effet, n’est pas forcément vu comme la fin du bloc de l’Est surtout du côté Est.
En France, nous en avons trop une idée symbolique.
Cette conférence m’a été très bénéfique sur le plan historique, m’a rappelé des souvenirs de mon année de terminal avec de nombreux détails en plus. Justement, ces détails ont parfois été un peu trop perturbateurs pour suivre correctement. La conférence a pris, par conséquent, une direction très historique et j’ai trouvé ça dommage. En effet, je pensais que le débat se tournerait plus sur les ressentis, les comportements face à la création de ce mur et surtout face à sa destruction dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989… pensant peut être à tort que la chute du mur de Berlin est le signe de la libération du bloc de l’Est.

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