lundi 30 novembre 2009

D'une historiographie antique vers une histoire du corps

Nous devons commencer à mettre en avant deux définitions : historiographie et l’épistémologie.
L’historiographie est la science de l’histoire, donc cette science concerne l’écriture, les objectifs de l’Histoire, et met en perspective les courants historiques.
L’épistémologie est une science du discours ou de l’étude, et cette discipline étudie l’histoire des sciences. L’historiographie est une branche de l’épistémologie appliquée à la science Histoire.
A travers le temps, l’histoire n’est pas tout à fait pensée comme aujourd’hui. De l’Antiquité à nos jours, les enjeux sont différents et les points de vue aussi.

Comment est-on arrivé à une histoire culturelle ? Et plus précisément à une histoire du corps ?

I) Le début d’un récit

Dans l’Antiquité, l’Histoire est un récit qui relate des évènements de la guerre, cela reste étroitement lié à la fiction ou de ce qui est de l’ordre des annales, c’est-à-dire de la retransmission administrative au jour le jour.
Selon le philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), il faut que l’histoire dépende de la formation des Etats, car en se formant en Etat, le peuple va créer des buts dans la conservation de soi. Le récit historique participe à ce grand dessein de la conservation.
On ne peut pas parler de l’Antiquité sans évoquer Hérodote (né vers 484 ou 482 - 425 av. J.-C.), qui est le premier historien. Il est le premier auteur de récit historique. Ce voyageur et géographe est contemporain des guerres Médiques (-479) qu’il va analyser, et il s’interroge sur les évènements de cette guerre. Son œuvre est intitulée Histoire ou Enquête, selon les différentes traductions. La méthode d’Hérodote n’est pas celle d’un historien car il n’élimine pas les légendes et les « non-dits ».
Un contemporain d’Hérodote, Thucydide (460-395) rédige sa méthode logique d’exposition chronologique dans Histoire de la guerre du Péloponnèse, qui oppose Athènes à Spartes. Ce sont des évènements militaires qui son au cœur de l’Histoire, mais c’est le goût du discours fabriqué et attribué à certains acteurs de l’histoire qui donne une limite à son œuvre.
Polybe (210/202 – 126) est un contemporain de l’affranchissement du monde hellénistique et de la conquête de la Grèce par les romains. Il écrit 40 livres d’Histoire, où il tente de comprendre la victoire de Rome. Méthodique et érudit, il cite des documents officiels qu’il a consultés et analysés.

L’histoire de l’antiquité est un genre littéraire et les historiens sont contemporains aux évènements. L’Histoire est valorisé par un passé au détriment du présent, analysé comme difficile.

L’Antiquité tardive a été infléchie par l’Histoire chrétienne qui va devenir une théologie de l’Histoire marquée par Saint-Augustin (354-430). Il est le premier a concevoir le temps de façon linéaire. La cité terrestre est une cité qui n’est pas immuable mais en devenir et qui peut se rapprocher de la Jérusalem Céleste. Ce n’est plus la vision statique comme avant. C’est dans cette pensée que l’époque médiévale s’éveille.


II) Durant l’époque médiévale

L’Histoire médiévale est une période de désintérêt pour l’Histoire ou elle est considéré comme paralysé jusqu’au XIIème siècle par l’emprise théologique. Ceux qui font l’Histoire sont les moines et les clercs. Ces derniers n’ont pas une vision augustinienne, dynamique mais plus statique. C’est Dieu qui domine et l’Homme est soumis à Dieu et aux aléas.
La production religieuse est l’hagiographie, c’est le récit de la vie de saint où l’on va mélanger à des évènements biographiques des actions pieuses et des miracles. Par exemple, l’Histoire des francs de Grégoire de Tours en quarante volumes, n’a d’histoire des francs que son titre car cet ouvrage s’intéresse plus largement aux évêques qu’à ce peuple. Au XIIème siècle, une rupture s’effectue, et le renouveau de l’Histoire se tisse avec le devenir des marchands à la place de celui des religieux. En effet, la temporalité est maîtrisée par l’Homme. C’est le début d’une construction de l’Etat, ou selon Hegel, le début de l’Histoire pour justifier leur place. Nous pouvons retenir quelques exemples tels que : Hardoin, Récit de la IVème croisade, qui justifie sont détournement vers Constantinople, Joinville, Le récit de la VIIème croisade conduite par Saint Louis et qui écrit la biographie du roi jusqu’à sa mort, et Froissard, Historien de la Cour pendant la Guerre de Cent Ans, retrace des évènements contemporains.

Comme on a pu le voir, le Moyen Age a peu de travaux historiques et méthodologiques ; toutefois, il faut attendre l’humanisme de la Renaissance pour voir apparaître la critique des sources.


III) L’époque moderne.


La Renaissance pose un nouveau rapport au temps, cela vient avec le tournant des réformes. Les hommes vivent de plus en plus dans le présent. Cette période se caractérise en trois points : par l’érudition, on a une reconnaissance des auteurs antiques, puis sous l’impulsion de l’imprimerie, qui joue un rôle primordial, nous avons une diffusion des connaissances.
La Renaissance voit aussi l’apparition d’une nouvelle science : la philologie (philos : ami et logos : discours), c’est donc une science du document écrit du point de vue de leur étude critique, l’étude du rapport avec l’ensemble de la civilisation, et l’étude des mots et de leurs origines.
Ce qui caractérise cette époque, c’est la mise en place de l’approche critique. En 1681, est inventé la diplomatie qui étudie des textes officiels médiévaux dont la première analyse a été faite par Mabillon (1632-1707). Cette Histoire reste littéraire et s’apparente à une histoire de morale et de politique.
Cependant, il faut attendre Les Lumières pour voir un intérêt pour le futur qui ne soit pas l’au-delà. C’est l’idéologie du progrès, le temps est valorisé par l’avenir.


IV) La période du XIXème siècle : naissance de l’âge scientifique et critique : naissance de l’Histoire.


Comme une constitution lente d’une science, les années 1800 à 1870, voit une période d’éclosion de l’Histoire. Puis les années 1870 aux années 1890, c’est une constitution d’une Histoire institutionnelle et la proposition d’une méthode. L’école méthodique, première école historique, critiquera par la suite cette Histoire institutionnelle.
Au XIXème le goût de l’Histoire est grand, il faut s’intéresser à ce qui s’est passé quelques années plus tôt : c’est le coup de tonnerre de la Révolution. Une première période se situe entre 1800 et 1970. Des historiens du XIXe siècle vont essayer de répondre en remontant dans le temps pour comprendre les problèmes sociaux qui ont contribué à la Révolution. Tocqueville, Thiers, Michelet et bien d’autres vont vouloir comprendre ce phénomène. D’autres, au contraire, rejettent le présent dans la littérature et dans l’Histoire : c’est le romantisme. Ce courant s’enthousiasme pour des périodes plus lointaines, comme par exemple le Moyen Age qui est la période de la spiritualité. On peut citer, Walter Scott pour son goût de la chevalerie. L’érudit est aidé par le gouvernement de la monarchie qui est en train de s’instaurer. En 1821, Louis XVIII fonde l’école de Chartes ou l’on apprend à lire les manuscrits et à les analyser. La monarchie de Juillet prend des mesures pour valoriser l’historien car de nombreux hommes politiques libéraux ont fait l’histoire. 1833, création de la société Histoire de France par Guizot, 1833 : obligation de créer dans chaque commune de France une école. L’école est devenue obligatoire en 1882. 1846 : création de l’école française d’Athènes.
Cette histoire nouvelle est incarnée par des historiens comme Auguste Thierry (1795-1856) qui publie en 1827 les lettres sur l’Histoire de France, ou il montre l’importance de l’Histoire et comment l’Histoire n’est pas une fiction ou une œuvre d’imagination. C’est l’idée de distinction entre écrivains et historiens. Ainsi, nous pouvons aussi citer Prosper de Barante (1782-1866) qui publie Histoire des ducs de Bourgogne ; Guizot (1787-1874) dont ses œuvres sont marquées par l’histoire des institutions ; Fustelle de Coulange qui est connu comme antiquisant ; et Michelet (1798-1874) qui est un personnage central, il s’intéresse à l’Histoire par rapport aux documents, il travaille aux archives nationales.
L’historien est une personne passionnée, c’est aussi un artiste, il a un style, une personnalité.
La deuxième période, 1870-1900, marque un tournant. Après la défaite de la France en 1870, l’Allemagne remporte une victoire de la pensée. Cette supériorité allemande tient à la formation de base et à la supériorité historique de l’école allemande. Or après la défaite, cette école ne peut plus être un modèle. Il faut construire une nouvelle pensée française, dont l’Histoire est une science.
1876 : la revue historique est créée par Gabriel Monod (1844-1912). Son école méthodique ou école positiviste veut une acception de la précocité allemande, faire une comparaison franco-allemande, et inciter à trouver des solutions pour faire des différences entre allemands et français en restant indépendant par rapport à la politique et la religion.
Dans Introduction aux études historiques de Langlois (1863-1929) et Seignobos (1854-1942), ces derniers font le premier manuel pour former des étudiants en histoire et ils auront une forte influence jusqu’en 1930.

La pratique de l’école méthodique fonde la manière de travailler des historiens pendant la IIIème République, en montrant les personnages marquants de l’Histoire de France.

L’année 1929 est un tournant. L’école des Annales naissait sous Lucien Febvre et Marc Bloch. Cette école fait la critique des historiens méthodiques de la fin du XIXème siècle. Un conflit impose la notion d’évènement, de la politique sur le social.
En 1945, la seconde école apparaît. Elle réalise le projet initial de faire de l’histoire sociale. Ce mouvement se fait autour de F. Braudel et E. Labrousse. Braudel a une approche économique et de longue durée. Il structure l’histoire économique, l’histoire des ports et l’histoire moderne dans sa thèse : la Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II. Il a une approche économique et de longue durée. Il continue les Annales et développe un autre cadre : les Hautes Etudes en Sciences Sociales. Qu’en à Labrousse, il développe une histoire sociale, et il s’intéresse à l’histoire quantitative des mécanismes des crises d’Ancien Régime dans son ouvrage Comment naissent les Révolutions ?
Des multiples thèses sont alors ébauchées et le développement de l’histoire sociale est enclenché.


V) Les historiens des mentalités.


Dans le même temps naît l’histoire des mentalités où on s’intéresse à la religion, à la mort, à l’éducation. Elle naît dans les années 1960-1970 au moment où la société change. L’Histoire sociale est très marquée par la lutte ouvrière, or les études se portent sur des rits quantitatifs. Ils s’intéressent aux inconnus, aux oubliés de l’histoire avec des travaux sur les marginaux, sur les prisons, les prostitués et sur les rôles sociaux tels que le mariage ou la vie familiale. C’est en ce sens que les historiens ont travaillé les sources, ils font donc une relecture des sources et des archives.

Dans Les mentalités : Une Histoire Ambiguë, 1974, Jacques Le Goff met en avant le fait que la nouvelle histoire est une expression de ces nouvelles façons de faire l’Histoire. On cherche une rénovation de l’histoire à travers le structuralisme de Claude Lévi-Strauss mais aussi par archéopsychologie d’André Varagnac et donc de reprendre : l’archéologie, la psychologie et l’ethnologie pour travailler l’histoire. Ce ont des travaux portant sur une histoire immobile, froide des permanences.
Michel Foucault porte aussi la pierre à l’édifice. Il définit l’historien comme une archéologie du savoir. Cette pratique de l’histoire est un éclatement, ou comme le dit Pierre Nora c’est : « la dilatation des champs d’expérimentations ».
Durant les années 1980, l’Histoire est au cœur du tournant critique des Annales. Les représentations sont remises en cause par rapport à l’histoire sociale qui s’intéresse plus à l’histoire des représentations et du lingistic turn, car ces représentations tournent sur un discours, plus que sur des faits. Nous pouvons citer Alain Corbin qui s’est illustré dans ce domaine. Même encore aujourd’hui l’Histoire des mentalités est présente dans le panthéon historique.


VI) Histoire culturelle.


L’Histoire culturelle va piocher dans différents travaux de sociologie de Durkheim, Foucault ou de Norbert Elias. Pour Norbert Elias, qui analyse la société de cour de Louis XIV en montrant une structure sur des représentations et des symboles, a entraîné un processus de civilisation de la société européenne, de cloisonnement, de mise à distance de la violence.
Cette histoire est née de l’histoire sociale et de l’histoire des mentalités et est marquée par l’anthropologie avec des vues sur le long terme où se retrouvent Mandroux et Philippe Ariès.
R. Chartier et D. Roche sont les deux historiens modernistes qui ont travaillé les premiers sur une histoire culturelle.
Chartier est professeur à l’EHESS, il a travaillé sur le livre et le théâtre et avec Norbert Elias, sur la relation avec le public. Daniel Roche, professeur à la Sorbonne, au Collège de France et à l’EHESS, a travaillé sur les sociétés savantes et les académies de provinces. Il s’est demandé comment ces sociétés savantes ont-elle pu jouer ou on un rôle dans l’émergence de la Révolution française. Puis il a élargit ses recherches avec la culture matérielle donc plus large que le sont les pratiques qui ressortent de la culture des manières d’être d’une société, des façons de vivre, des objets, ou il montre l’importance des vêtements dans une civilisation matérielle.

Pascal Ory, spécialiste d’histoire contemporaine, élève de René Raymond, travail sur les pratiques culturelles des français (théâtre et gastronomie) et publie en 1987 un manifeste : Pour l’histoire culturelle avec Jean-François Sirenelli. Ils donnent une définition de l’histoire culturelle qui vise à créer une approche historique distincte de l’histoire sociale et économique.

L’histoire culturelle se défini comme une histoire sociale des représentations, objet de la culture, des institutions et des cadres dans lesquels s’élaborent ces objets de culture. Par exemple Alain Corbin travaille sur les cloches des villages : histoire matérielle et sonore. Et aussi Michel Pastoureau qui a travaillé sur la couleur bleu et ses utilisations.


VII) Vers une Histoire du Corps.


Parler d’Histoire du corps, c’est avant tout parler d’ouvrages majeurs qui ont fait la matière.

Je pense qu’il faut mettre en avant une œuvre de 1924 de l’historien Marc Bloch, Les Rois thaumaturges. Etude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulière en France et en Angleterre, ce sous-titre est fort de sens. Ici, Marc Bloc traite des pouvoirs miraculeux des rois de France et d’Angleterre par le toucher des écrouelles. En effet, ce livre utilise une approche d’anthropologie historique, d’histoire des mentalités et d’histoire comparée.
Le deuxième livre considéré comme un tournant : Le miasme et la jonquille d’Alain Corbin composé de 334 pages, ouvrage dédié à l’odorat et à l’imaginaire social des XVIIIe et XIXe siècles il se situe au carrefour de l’anthropologie, de la psychologie et de l’histoire..
Un ouvrage plus récent, du même historien, peu aussi retenir notre attention, L’harmonie des plaisirs, les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie a travers le plaisir des sens et du corps, Alain Corbin retrace la vie sexuelle. Cet ouvrage exprime, dans le XVIIIe et le XIXe siècle, la sexualité, l’hétérosexualité, l’homosexualité, bref une histoire des unions charnelles entre les femmes et les hommes, entre hommes et hommes, entre femmes et femmes, mais aussi le plaisir solitaire.
Jean-Claude Bologne a étudié Une histoire de la conquête amoureuse en 2007. Il met en avant la conquête amoureuse de l’Antiquité à nos jours et l’histoire de la séduction au travers de grandes figures de l’histoire comme Ovide, Don Juan.


Des historiens comme Georges Vigarello, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Rafael Mandressi, Roy Porter se sont posés une question à la fin des années 1970 : « peut-on concevoir une histoire du corps ? ».
Georges Vigarello est directeur de recherche à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il a beaucoup travaillé sur l’histoire de l’hygiène, de la santé, des représentations du corps et des pratiques corporelles. En 1987, Le propre et le sale, l’hygiène du corps depuis le Moyen Age donnait un nouveau regard sur les sociétés du passé. L’angle le plus complexe est mise en lumière, dans cet ouvrage, c’est celui de l’hygiène envisagé comme un ensemble ou une extension du corps comme un objet binaire entre le propre et le sale. Dans l’ensemble de ses ouvrages, une attention est portée sur l’attitude physique, le mal être physique, la violence ou une pratique physique.

Jean-Jacques Courtine est professeur d’anthropologie culturelle et il a longtemps séjourné sur la Côte Ouest des Etats-Unis. Il a travaillé sur différents domaines : histoire du visage. Exprimer et taire ses émotions du XVIe siècle au début XIXe siècle, 1988. Il travaille actuellement sur l’exhibition des monstres humains. (Voir article de la conférence des rendez-vous de l’histoire de Blois 2009).

Rafael Mandressi est spécialiste de l’Histoire de la médecine et des savoirs sur le corps. Il a aussi travaillé sur l’Histoire de la dissection à l’époque moderne. Il a aussi mis en avant une histoire de l’historiographie de la médecine. Un livre de 2008 met en avant La demeure des Intelligences : une histoire du cerveau et aussi en 2003 Le regard de l’anatomiste. Dissections et invention du corps en Occident.


Les historiens s’intéressent de plus en plus à l’histoire du corps et ils s’aperçoivent que les objets d’études sont : la sexualité, la santé, l’esthétique, l’alimentation. Georges Vigarello a étudié le sport et l’hygiène, le viol, la beauté. Dans ces travaux Georges Vigarello comme d’autres historiens du corps ont marqué la production anthropologique.
Je pense que les domaines du corps sont infinis, surtout en multipliant l’idée du corps dans les différentes matières. On peut aussi bien travailler sur la chair, les os, l’anatomie, la physionomie. Mais aussi les fonctions biologiques : comment marcher, manger, dormir, faire l’amour.
Cette histoire peut autant façonner l’histoire du sensible, avoir faim, avoir froid, sentir, avoir mal. Une histoire de la dissection, des représentations anatomiques sont étudiés par Mandressi.

Cette approche du corps est complexe dans l’évolution des représentations et des normes des époques. Mais ce sujet peut ouvrir de nouvelle porte pour comprendre les civilisations du passé.


VIII) Le corps dans l’Antiquité.


Depuis quarante ans, la production scientifique tend à montrer que le corps est devenu un objet d’étude car cela est dû aux études anthropologiques historiques des années 1970.
Dans l’Antiquité, le corps est omniprésent. Il est représenté dans les figures plastiques, sculptées etc. Les premiers, a avoir étudiés le corps dans le monde ancien sont avant tout les auteurs antiques : les médecins et les philosophes qui ont des concepts quelques peu étranges, dans le sens où cela diffère totalement de nos conceptions actuelles.
Le corps a une double lecture, pour les mondes anciens il incarne le beau, il appartient aussi à une hiérarchie sociale, le corps est aussi comparé au corps parfais des héros mythiques avec notamment celui d’Ulysse mais aussi d’Hercule, C’est par le biais du corps qu’il faut comprendre et penser les enjeux médicaux et philosophique des cités grecques, bref les historiens de l’antiquité étudient le corps à travers les sculptures, l’iconographie, la littérature dans les époques archaïques. Pour comprendre le corps de l’homme ancien, il faut aussi se poser la question : quel corps pour la femme ? Différents, sans aucun doute, mais une étude comme cela doit être complémentaire sur le corps de l’Homme. Nous pouvons pousser le vice encore plus loin en exposant les rites funéraires. Mais dans une autre mesure, le corps est conçu par la séparation institutionnelle. On a un corps servile, celui des hilotes à Sparte, un corps isonomique en Grèce. Toutefois, le corps peut-être étudié sous plusieurs formes : l’adultère, la maternité, le regard de l’homme sur la femme, la pédérastie.
Toutefois, on peut mélanger diverses disciplines comme comment comprendre la parenté dans l’Antiquité, ce sujet doit, étroitement, lier la parenté via l’anthropologie et via une histoire des noms. Toutes ces études mentionnées plus haut peuvent être étudiée sur différentes périodes, mais c’est dans l’Antiquité que certaines lacunes demeurent.

En guise de conclusion, nous pouvons affirmer que le corps est un objet d’Histoire à part entière. Il est à la fois la clé de compréhensions de civilisation et à la fois une étude d’un support appelé corps. On peut remarquer que selon les époques la vision que l’on a de ce corps change considérablement, il change également selon les genres, les différentes classes sociales, par exemple le corps d’un esclave en Grèce ne sera pas vu de la même façon que le corps d’un citoyen, et donc son traitement diffère également.

Jérôme Lambourg.

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